Écoconception web Une démarche raisonnée & des solutions d’avenir
Tous les sites internet sont consommateurs d’énergie. L’affichage d’une page consultée par un visiteur équivaut à dégager du CO2. Le serveur utilisé représente une part très importante dans l’écoconception web.
L’écoconception web, qu’est ce que c’est ?
L’écoconception web est une notion récente dans la conception de site internet et d’application. C’est en premier lieu, la prise de conscience que le numérique a un impact environnemental sur notre planète. Dans la démarche éco-responsable, il s’agit de faire en sorte qu’un site internet réduise sa consommation d’énergie, en obtenant un compromis entre ses performances et son impact sur la nature. Suivant sa conception, son hébergement sur un serveur (DataCenter) et la quantification de ses données, un site internet peut être ou devenir très énergivore tout au long de son cycle de vie et de son traffic potentiel.
Écoconcevoir un site web consiste, à niveau de qualité et de service constant, à réduire la quantité de moyens informatiques et télécoms nécessaires, c’est-à-dire son empreinte matérielle.Écoconception web : les 115 bonnes pratiques
Selon les dernières estimations, presque 5 milliards de personnes sont désormais connectés à Internet. L’utilisation massive de ce moyen de communication a un impact environnemental exponentiel. Cet impact grandit d’année en année, proportionnel aux accès à internet qui s’accroît, au nombre de terminaux qui se multiplie et aux datas centers qui ne se cessent de grandir. Afin de répondre aux problématiques que cela engendre, il est nécessaire d’avoir une idée mesurée et concrète des impacts sur notre environnement. La sensibilisation de tous les acteurs du web (agence web, datas centers, responsable de publication, …) sur ces conséquences auront une place importante dans les années à venir. Cela permettra de limiter et réduire celles-ci sur une technologie qui a révolutionné et changé drastiquement nos vies.
La conception d’un site internet écoresponsable est un processus à mettre en place à toutes les étapes de création. De son analyse fonctionnelle, de l’analyse UX/UI jusqu’à la maquette et de l’intégration technique et du contenu, il est nécessaire de quantifier, optimiser et analyser les moyens pour que le site internet réduise son impact environnemental. Frédéric Bordage, auteur et conférencier, a listé sur son livre les 115 bonnes pratiques de l’écoconception une analyse exhaustive des mesures pouvant être pris en compte dans la conception d’un site internet écoresponsable.
Notre démarche pour analyser l’écoconception d’une page web
Dans l’optique d’être un acteur de l’évolution des sites internet dans cette démarche environnemental, l’agence Yata a mis au point une formule d’analyse d’écoconception d’une page web. Cette formule se base sur les travaux réalisés par le collectif GREEN IT et l’analyse des 115 bonnes pratiques d’écoconception de Frédéric Bordage. Elle prend en compte les 3 tiers techniques et facteurs de consommation énergétique analysés par le GREEN IT, et à partir 3 indicateurs spécifiques concrets.
Les 3 indicateurs pour la formule d’écoconception
- Les terminaux ⇒ par le nombre d’éléments du document HTML
Le DOM (Document Object Model), en français “modèle d’objet de document”, est une interface de programmation qui est une représentation du HTML d’une page web. Il faut voir celui-ci comme un arbre hiérarchique où chacun des éléments peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Le navigateur web parcourt donc tous les éléments du DOM un par un pour savoir quoi et comment l’afficher. Le DOM a un impact sur les performances d’un terminal (RAM, CPU) nécessaire à l’affichage d’une page web. Plus le document HTML est complexe, plus il nécessitera des performances du terminal. Autrement dit, plus on l’optimise, plus on maitrise la consommation énergétique des terminaux et leur impact environnemental. - Les serveurs ⇒ par le nombre de requêtes HTTP entre les terminaux et les serveurs
Sur le web, les clients, comme votre navigateur internet, communiquent avec des serveurs en utilisant le protocole HTTP. C’est grâce à ce protocole que l’on charge les ressources nécessaires à l’affichage d’une page web (les images, les styles graphiques, les polices, … ). Selon l’étude menée par le collectif GREEN IT et leur formule Ecoindex, les requêtes HTTP sont le seul élément technique objectif qui témoigne de la quantité de serveurs physiques nécessaire pour servir le site. Autrement dit, plus on optimise le nombre de requêtes HTTP d’une page web, moins on sollicite les performances serveurs. - Le réseau ⇒ par le poids de la page
Le poids de la page, exprimé en Ko, est la quantité de données téléchargées des serveurs vers les terminaux. Plus le poids d’une page web est élevé, plus celle-ci contribue à l’engorgement du réseau. Autrement dit, l’optimisation du poids d’une page web permet de baisser la consommation de bande passante du réseau et donc l’impact environnemental.
Une note pour sensibiliser à l’écoconception
Contrairement à la formule Ecoindex du collectif GREEN IT, l’agence Yata n’a pas accordé des degrés d’importance à ces 3 indicateurs selon leur impact environnemental respectif. Le but de l’analyse est avant tout de sensibiliser tous les acteurs de la conception et de l’édition d’un site internet :
- l’agence. web pour les aspects techniques liés au processus de conception et de construction d’un site web,
- les DataCenter avec les serveurs pour le respect de l’impact environnemental de leur infrastructure,
- le responsable de publication d’un site internet pour l’éditorialisation des contenus.
Chacun des 3 indicateurs a donc sa propre grille de notation selon les bonnes et les mauvaises pratiques. Une fois ces 3 notes calculées, une moyenne de celles-ci est effectuée afin d’apporter une analyse globale sur l’écoconception de la page.
L’indicateur d’empreinte carbone – CO2 d’une page web
En parallèle à la note de sensibilisation d’écoconception, une étiquette affiche un indicateur d’empreinte carbone CO2 mesuré grâce à l’outil en ligne Website Carbon Calculator. L’outil permet de calculer une estimation de la quantité de CO2 émise lorsque l’on visite une page web (gramme de CO2 / page vue).
Cependant l’outil présente ses limites quand aux résultats proposés. L’empreinte carbone mesurée est en effet approximative puisqu’elle repose sur de nombreuses hypothèses. L’intensité énergétique des données est ainsi estimée à 1.8 kWh/GB en divisant la consommation électrique liée au web d’une année entière, par le nombre total de données échangées dans le monde sur une année.
Cette estimation permet d’avoir une analyse globale et universelle sur l’impact d’une page web et sa consommation énergétique. L’analyse est correcte mais la réalité peut-être tout autre d’un site internet à un autre, d’un pays à un autre ou d’un terminal à un autre.
Mais cette solution est temporaire. À terme, l’agence Yata compte développer une solution de calcul réel de consommation d’un site internet par l’intermédiaire d’un partenaire hébergeur vert. Ce partenaire pourra, à l’aide d’un nouveau dispositif, fournir les données réelles de consommation d’un site internet sur son infrastructure.
L’étiquette des résultats présente sur chaque page d’un site internet
Afin de sensibiliser les utilisateurs consultant un site internet éco-conçu avec cet outil, l’agence Yata a pris la décision d’afficher une étiquette avec toutes les données d’analyse d’éco-conception. Cette étiquette est à l’image de la démarche : sensibiliser les internautes à l’éco-responsabilité en incitant à consommer moins.